Le lundi 28 octobre 2024 s’est tenue au C.A.L.M (Comme à la Maison) une soirée spéciale autour du dispositif de la justice restaurative. Une conférence co-organisée avec le bureau de vie étudiante de Limoges.
La rediffusion audio de la conférence est à retrouver en fin d’article.
Un peu de contexte sur la justice restaurative
La justice restaurative contemporaine s’inspire des pratiques ancestrales de certains peuples africains, des maoris de Nouvelle Zélande ou encore d’Indiens d’Amérique du Nord. Ces systèmes de justice traditionnelle considèrent généralement que l’agresseur s’est coupé de la société par l’offense qu’il a commise.
Mais depuis un certain temps déjà, et notamment avec la théorisation universitaire de la justice restaurative par Howard Zehr, criminologue américain à l’Université Mennonite d’Harrisonburg en Virginie à la fin des années 1970, cette justice se développe aussi dans nos sociétés modernes, avec un double objectif : prendre en compte la douleur des victimes tout en amenant les auteurs des faits à une plus grande responsabilisation.
Aujourd’hui, la justice restaurative est désormais l’affaire de tous, et de façon tout à fait laïque, que ce soit au Brésil, en Nouvelle-Zélande, ou encore en Belgique francophone.
Grâce à la popularité du film « Je Verrai toujours vos visages » (2023) de Jeanne Herry, de nombreuses personnes ont pu découvrir ce dispositif qui consiste à faire dialoguer avec l’aide de médiateurs, une victime, l’auteur d’une infraction et/ou toute autre personne concernée.
Alors que certaines questions demeurent sans réponse après une infraction, les mesures de justice restaurative offrent désormais l’opportunité aux personnes volontaires qu’elles soient victimes ou infracteures, de bénéficier d’un espace d’écoute et de dialogue, respectueux de leurs droits et de leurs choix.
Une table ronde avec des experts locaux de la justice restaurative
Inscrite dans la loi depuis 2014, la justice restaurative est dispositif gratuit encore trop peu mise en place en France, vise à aider les victimes à se reconstruire, à responsabiliser les auteurs d’infraction et contribuer à leurs réintégrations dans la société.
Ce dispositif fragile, repose sur le temps long, la volonté des acteurs locaux (SPIP, associations de victimes, volontaires auteurs/victimes…) et son déploiement depuis 10 ans reste timide et très hétérogène selon les régions dans l’Hexagone.
Un rapport universitaire publié en mai 2024, réalisé sous la direction des chercheuses en sociologie Delphine Griveaud et Sandrine Lefranc de l’Institut des Études et de la Recherche sur le Droit et la Justice pointe les limites structurelles d’un déploiement homogène du dispositif, mais note également un impact positif pour la plupart des participants.
En région Limousin, des mesures de justice restauratives ont pu être appliquées, et cette table ronde fût l’occasion d’avoir les retours d’expériences de nos invités :
– Catherine Boisseau, directrice & psychologue pour France Victime 87
– Laurence Pasquet & Thierry Berthot, conseillers pénitentiaires pour le SPIP 87
Retrouvez la rediffusion audio de la conférence « Comprendre la justice restaurative » via la radio Beaub FM, partenaire média de l’événement : ICI
